Rupture d’un barrage minier au Brésil
Le 5 novembre dernier, un barrage minier s’est rompu au Brésil, dans la haute vallée du Rio Doce.
Vous avez vu des articles ici, là, etc. Plus récemment, sur France-Info, ou Le Monde, on apprendra que la coulée de boue a atteint l’Océan, à 650 km de là, avec les dégâts écologiques que cela représente.
Toutefois il est difficile d’avoir des précisions sur un certain nombre de points.
- Quel est le déroulé des faits ? deux barrages ont cédé vers 15h30;, le barrage de Fundao et celui de Santarem. Si l’on voit bien sur Google Earth de quels barrages il s’agit, je n’ai pas réussi à savoir qui est qui, et lequel a rompu le premier
- Quelle est la composition des boues ? Argile, et oxydes de fer, cela est sûr. Mais encore, y a-t-il des métaux lourds ? des produits chimiques servant au traitement des minerais … ?
- Quelle (s) est (sont) la (les) cause(s) de la rupture ? On sait qu’il y a eu un séisme de faible intensité ; Il y avait des travaux sur l’une des digues (Fundao ?) mais leur nature et leur objectif ne sont pas clairement connus. Y a-t-il eu des pluies exceptionnelles, ce qui pourrait expliquer un excédent d’eau dans la retenue ? La hauteur des ouvrages n’est-elle pas excessive ?
Je n’ai trouvé nulle part de réponse à ces questions. La compagnie SAMARCO, interrogée ne m’a pas répondu (!)
Il est probable que la surveillance de ces ouvrages ait été insuffisante, tant de la part des autorités que de la compagnie minière.
En attendant la réponse à ces questions, quelques images :
Le site en 2013, et -ci-dessous une vue des deux barrages, avant et après la rupture :
Enfin, un schéma en portugais expliquant la structure d’une digue minière : la digue est construite en « montant » sur les rejets, qui sont de plus en plus fins au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la digue ; la digue finit par se trouver au-dessus de boues mal drainées de piètre résistance, ce qui peut entrainer ou faciliter sa rupture. Il faut avoir la sagesse de s’arrêter avant…
NB : Il y a une inexactitude sur le schéma : les rejets sont déversés côté digue, ainsi les matériaux les plus grossiers sont déposés les premiers, et serviront d’assise à la surélévation suivante, les plus fins vont plus loin, à l’autre extrémité de la retenue.